La reconstruction redémarre immédiatement. Les plans sont confiés à un
architecte espagnol, Gueber de Séville, qui édifiera la Giralda de
Séville et la Tour Hassan de Rabat. La beauté de La Koutoubia conçue
pour abriter l'un des plus haut ( 77 mètres en haut de la flèche) et le
plus beau minaret du Maghreb n'a finalement jamais été égalée.
Les dimensions de la deuxième Koutoubia sont exactement les mêmes que
celles de la première. Construite en pierres et en briques, elle est
large de 90 mètres et longue de 60 mètres. Elle comporte 16 nefs
parallèles de largeur égale ainsi qu'une nef médiane construite
perpendiculairement au mur de prières. La nef centrale est couverte de
7 coupoles, la dernière recouvrant le mihrab.
La chaire de prêche: le minbar a une énorme valeur historique. Imposant
par sa taille: 9 degrés, près de 4 mètres de haut et 3.50 mètres de
profondeur, il fut réalisé à Cordoue en 1120 à la demande d'Ali Ben
Youssef pour sa propre mosquée, la plus grande des mosquée almoravide,
ultérieurement détruite. Incrusté d'ivoire, de bois d'ébène et de
santal, non seulement il constitue en raison de sa beauté, le modèle
original de nombreux minbar dispersés dans le Maghreb ou dans l'Espagne
musulmane, mais il demeure le seul vestige tangible de la mosquée d'Ali.
La Koutoubia impose le respect qui s'accorde quelques minutes pour
l'admirer par la conjugaison d'une élégance sans faille avec une grande
sobriété.Le minaret, seul vestige de la première mosquée, a été édifié
avant la construction de la seconde mosquée. C'est une tour carrée de
12,8 mètres de côté et de 69 mètres de haut, construite en moellons de
grès.
Cette tour mauresque constitue le plus beau monument du 12ème siècle
almohade. Chacune de ses faces est incrustée de décors différents, avec
des réseaux d'entrelacs sculptés dans le stuc, comme si quatre
architectes différents avaient essayé de représenter les portes
célestes.
Au sommet de la tour, un lanternon de 16 mètres, à lui seul un petit
minaret, est coiffé d'un dôme qui supporte une flèche coiffée de trois
boules et d'une pointe toutes en cuivre doré. Le dôme est ceinturé par
un chemin de ronde dont on aperçoit la balustrade crénelée qui cache la
base du lanternon sur plus de trois mètres. L'intérieur de la tour est
constitué de six salles superposées autour desquelles une rampe
permettait autrefois d'atteindre la plate-forme sur un cheval. Pendant
que s'édifiait la Koutoubia, les bêtes de somme chargées des pierres et
du mortier ont ainsi pu approvisionner les ouvriers constructeurs.
Pour qui vient d'Essaouira, de Safi, de Fès ou d'Ouarzazate, ce minaret
se voit à 30 ou 40 kilomètres de Marrakech. Pour les touristes qui
craignent de s'égarer, ce minaret fait fonction de plus sûr des points
de repère.
La mosquée Koutoubia doit son nom aux "kutubiyin" ou libraires, qui aux
XIIème et XIIIème siècles venaient vendre leurs marchandises sur le
parvis de la mosquée. Le minaret, achevé sous le règne du sultan Yacoub
el-Mansour (XIIème siècle), est considéré comme un chef d'oeuvre de
l'art hispano- mauresque
Les proportions harmonieuses et la richesse ornementale des panneaux
décoratifs des différentes faces de l'édifice font la fierté des
Marrakchis. Dominant la ville et ses environs du haut de ses 70 mètres,
le minaret, symbole de la ville, est aussi un excellent point de repère
pour ceux qui viendraient à s'égarer...